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Vous connaissez déjà le phénomène du sleeveface, ou l’art de superposer pochettes de disques vinyle et vraies personnes, histoire de créer une troublante illusion.
L’occasion de vous parler de Christian Marclay, un artiste qui a décidé de pousser le concept un peu plus loin… En recréant des corps uniquement avec différentes pochettes de disques.
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Le photographe/compositeur jongle ainsi avec les pochettes tel un Dr. Frankenstein pour donner naissance à des êtres à la fois décousus et morphologiquement logiques.
Nous vous laissons avec quelques unes de ces créations (le reste à consulter par ici), suivies de quelques sleevefaces très bien faites. Si vous vous en rappelez, nous en avions même fait un thème lors d’un WEC il y a quelques temps déjà.
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+ Sleeveface
+ Christian Marclay
+ compte rendu du WEC #18
+ via
Le géant japonais de l'électronique Sony a présenté un nouveau type de prise électrique qui permet d'identifier un appareil et de calculer sa consommation, un moyen utile pour facturer l'usage individuel de l'électricité dans des lieux...
La lecture de la semaine, il s’agit d’un article de l’hebdomadaire américain The Nation, il est signé par Ari Melber, journaliste et spécialiste des réseaux sociaux, il s’intitule “Le secret de la valorisation de Facebook”. L’occasion de revenir sur un événement largement commenté et dont nous avions dit quelques mots ici même.
“Une chose manque dans tous les commentaires au sujet de la valorisation boursière de Facebook”, commence Ari Balmer. “Tout le monde sait à quel point l’entreprise est populaire, avec ses 845 millions d’utilisateurs, et à quel point elle marche bien, avec une valorisation potentielle à 100 milliards de dollars (soit 5 fois celle de Google quand il fut introduit en Bourse en 2004). Mais qu’est-ce qui fait vraiment de Facebook une entreprise aussi rentable ?” demande Ari Melber.
C’est vous, répond-il. Ses utilisateurs. Et plus exactement, ce que vous y mettez.
Image : Mark Zuckerberg nous dit merci !
Dans les faits, à l’époque contemporaine, l’introduction en Bourse de Facebook constituera l’un des plus gros transferts volontaires de propriété d’une masse de gens à une entreprise.
Le mot “volontaire” est, selon Melber, une façon plutôt gentille de voir les choses. Les études montrent que la plupart des utilisateurs de Facebook ne savent pas qu’ils abandonnent tout droit sur leurs photos et leurs informations quand ils acceptent les conditions générales d’utilisation de l’entreprise. Après tout, qui a le temps de lire les 4 000 mots que comptent ces conditions d’usage ?
Mais si vous les lisez, poursuit Melber, vous apprendrez que tout contenu relevant de la propriété intellectuelle de l’utilisateur (comme les photos et les vidéos) est cédé à Facebook “sous une licence mondiale, non exclusive, transférable, sous-licenciable, et gratuite”. Cela signifie que Facebook peut faire ce qu’il veut de ce matériel.
C’est un pouvoir vraiment exorbitant ainsi cédé à un fournisseur de service, ajoute Melber – comme si un service de messagerie revendiquait la propriété intellectuelle de chaque mot qui est échangé dans son système.
Il n’y a, par ailleurs, aucun moyen de récupérer sa propriété intellectuelle dans Facebook. Si des usagers ferment leurs comptes, Facebook conserve la même licence pour tous les contenus qui “ont été partagés avec les autres”. Chaque mot écrit sur Facebook étant partagé, l’entreprise garde donc la propriété de tout ce qui a été mis sur son site.
C’est donc un arrangement à sens unique, qui est d’autant plus remarquable que Facebook a réussi à convaincre toujours plus d’utilisateurs qu’il offre un service “gratuit”. Certes, techniquement, l’entreprise ne fait rien payer à ses usagers. Le micropaiement est réservé aux journaux. Les milliardaires voient plus loin. Facebook trouve ses revenus dans un produit qui a beaucoup plus de valeur : les données personnelles.
Il est difficile de mesurer quelle part de la valeur de Facebook réside dans la récolte des données de ses utilisateurs. Pour être tout à fait juste, aujourd’hui, la plus grosse part de ses revenus provient de la publicité, ce qui est carrément démodé, dit Melber. Certaines de ces publicités sont ciblées individuellement, les autres trouveraient sans doute leur place sur n’importe quel site très fréquenté. Les 15 % restant des revenus de l’entreprise proviennent des jeux, qui n’ont rien à voir avec le vol de vos albums photo.
Mais la vraie valeur de Facebook ne réside pas dans son bilan comptable. Il s’agit d’un pari sur l’avenir. Beaucoup d’analystes boursiers l’ont dit, les revenus de Facebook aujourd’hui, autour de 3 milliards de dollars, ne justifient absolument pas la valorisation de l’entreprise. Le jackpot, en fin de compte, devra venir d’une monétisation plus agressive de l’expérience Facebook.
Alexis Madrigal, qui écrit sur la technologie pour The Atlantic, avance que l’entreprise devra tirer de chacun de ses utilisateurs actifs 4,39 dollars pour justifier une capitalisation boursière de 100 milliards de dollars. Comment ? Madrigal imagine un autre programme pour diriger les utilisateurs dans des publicités pour des produits qu’ils pourraient chercher à se procurer via le site. “Je m’attends à voir la résurrection de quelque chose de l’ordre du malheureux plan Beacon“ (un système publicitaire ciblé lancé par Facebook en 2007 qui utilisait l’activité des utilisateurs sur des sites partenaires, et permettait donc un ciblage très précis. Il a été abandonné suite à un mouvement d’usagers, en 2009). Madrigal écrit : “Cette fois, ce sera plus subtile, mais Facebook arrivera à vous montrer des produits que vous et vos amis aimez. Vous partagerez sans friction tous vos goûts avec vos amis – et avec les publicitaires.”
Le partage, reprend Melber, est un de ces mots dont le sens habituel disparaît sur Facebook. Comme “volontaire”. Ou “gratuit”. Ou “ami”. Beacon ne consistait pas à partager tous vos goûts, ce qui implique les notions de choix et de réciprocité. Le programme mesurait les habitudes d’achat des utilisateurs pour leur suggérer des publicités personnalisées, sans aucun avertissement. Le programme a été retiré à la suite d’un backlash, mais le signal était clair. Les utilisateurs de Facebook n’étaient pas des consommateurs à satisfaire : ils étaient des produits à vendre.
Le modèle de l’entreprise – de la dépossession première des biens des utilisateurs jusqu’à la manière dont on peut les exploiter – est la démonstration parfaite d’un vieil adage selon lequel la gratuité en ligne est une illusion. Comme l’exprimait un commentaire anonyme sur un site : “Si vous ne payez pas, c’est que vous n’êtes pas un consommateur, mais un produit à vendre”.
Xavier de la Porte
économie, confiance, identités actives, Participation, réseaux sociaux, vie privée
Xavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
L’émission du 25 février 2012 était consacrée à la grande offensive du copyright, c’est-à-dire comprendre pourquoi le droit d’auteur se durcit à l’heure d’internet, en compagnie de Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net, association qui milite pour un Internet libre, qui explique clairement : “Tenter de contrôler l’internet comme un énième canal de distribution conduit invariablement à avoir un impact sur les communication interpersonnelles donc sur les libertés fondementales”.

We love keeping an eye on Ubuntu in public - especially when n when it’s not an intentional nod.
Oodle, an online listings site for ‘buying, selling, and lending among one’s community’, powers the ‘Facebook Marketplace’ (amongst others). It centres around the idea of making classifieds personal, the theory being that you’re more likely to trust a seller with a drunken profile picture than a faceless nobody in traditional listings.
To this end the site lets you create “circles” based on specific interests or people. When creating a new “Circle” via any Oodle powered site (such as Facebook) you’re presented with the following pop-up.
Unlike the interpretive Windows 8 share button, the choice of image to represent ‘circle’ is not only like the Ubuntu logo, it is the Ubuntu logo (albeit the old one).
I’m guessing the designers at Oodle stretched their creative to the limit of, er, googling ’Circle of Friends logo‘.
Spotted by Felix Shi

La lecture de la semaine prolonge le texte d’il y a 15 jours, qui tentait de comprendre pourquoi Facebook était valorisé à 100 milliards de dollars. On se souvient que la réponse était que la valeur : c’est nous, les utilisateurs ! Le texte d’aujourd’hui est un entretien donné à Al-Jazeera par Michel Bauwens (Wikipédia, @mbauwens), le fondateur de la Peer-to-peer Fundation, qui cherche à analyser les effets à long terme de contenus générés par les utilisateurs sur le capitalisme.
“Ce qui est important, explique Bauwens, c’est que Facebook n’est pas un phénomène isolé, mais participe à une tendance plus lourde de notre société : une croissance exponentielle de la valeur d’usage produite par le public. Il est important de comprendre que c’est là un énorme problème pour un système capitaliste, mais aussi pour le travail tel que nous le concevons traditionnellement.
Image : Typography Power par Charis Tsevis.
Les marchés peuvent être définis comme une manière de répartir des ressources rares. Le capitalisme, ce n’est pas seulement un système de répartition de la rareté, c’est aussi un système de production de la rareté, qui ne permet l’accumulation du capital qu’au prix d’une reproduction et d’un développement des conditions de la rareté. Où il n’y a pas de tension entre l’offre et la demande, il ne peut pas y avoir de marché et d’accumulation du capital. Et ce que nous faisons dans les réseaux, en produisant des entités pour le moment intangibles comme de la connaissance, des logiciels et du design (c’est-à-dire ce que nous faisons dans Facebook, dans Google, mais aussi dans Wikipédia), c’est de créer une abondance d’information et de connaissance. Et cela ne peut pas être traduit directement en valeur d’échange, parce qu’il n’y a plus aucune rareté, c’est trop abondant. Et cette activité, de surcroît, est fournie par des travailleurs de la connaissance, dont les rangs grossissent régulièrement. Cette offre surabondante menace de précariser les emplois de ces travailleurs de la connaissance. D’où un exode croissant des forces productives en dehors du système de monétisation existant. Dans le passé, à chaque fois qu’un tel exode a eu lieu – les esclaves dans l’Empire romain en déclin ou les serfs à la fin du Moyen-Age – cela a créé les conditions de bouleversements majeurs pour l’économie et la société.
Le problème est le suivant : sur Internet, la collaboration a permis la création de valeur d’usage d’une manière qui dépasse de beaucoup le fonctionnement normal de notre système économique. Normalement, les augmentations de la productivité sont d’une manière ou d’une autre récompensées, et ces récompenses permettent aux consommateurs d’augmenter leurs revenus et d’acheter des produits. Mais cela n’a plus cours aujourd’hui. Les usagers de Facebook et de Google créent de la valeur commerciale pour ces plateformes, mais en aucun cas ils ne sont récompensés pour leur création de valeur. Comme ce qu’ils créent n’a pas d’existence sur le marché des biens rares, ces créateurs de valeur ne perçoivent aucun revenu. Les plateformes des médias sociaux ouvrent une faille importante dans notre système économique.
Nous devons relier cette économie sociale émergente, fondée sur l’expression créative partagée, avec le champ de la production commune entre pairs, telle qu’elle s’exprime dans l’économie de l’open source et du “fair use”, que l’on estime à 1/6e du PIB américain. Même si l’économie open source est devenue la manière par défaut de créer des logiciels, même si cela créé des entreprises dont les revenus peuvent dépasser le milliard de dollars, l’effet final est encore déflationniste. On estime que l’open source enlève chaque année 60 milliards de dollars au secteur propriétaire. L’économie open source détruit donc plus de valeur qu’elle n’en créé. Même si la valeur d’usage explose, la valeur monétaire décroît.”
Bauwens constate ensuite que ce phénomène ne se limite pas à la connaissance et au logiciel, une telle tendance commence à émerger dans la production de biens manufacturés.
D’où une série de questions qu’il pose :
“De telles évolutions sont bonnes pour la planète et pour l’humanité, mais la vraie question est : sont-elles bonnes pour le capitalisme ? Que se passe-t-il pour le capitalisme si, à grande échelle, les échanges se font sur le modèle des médias sociaux, si la production se fait sur le modèle des communs ? Que se passe-t-il si une part toujours plus grande de notre temps est consacrée à la production de la valeur d’usage, – une fraction seulement restant pour créer de la valeur monétaire -, mais qu’aucun revenu substantiel n’est perçu par les producteurs de cette valeur d’usage ?
La crise financière entamée en 2008, loin de diminuer notre enthousiasme pour le partage et la production entre pairs, est un accélérateur pour l’adoption de ces pratiques. Ce n’est pas seulement un problème pour des travailleurs de plus en plus précaires, c’est un problème pour le capitalisme lui-même, qui voit s’assécher ses chances d’accumulation et d’expansion. Le monde n’a pas seulement à faire face à une crise globale des ressources, mais il est devant une crise de développement, car les créateurs de valeur sont de moins en moins rémunérés. L’économie de la connaissance tourne à la chimère, car ce qui est abondant ne peut pas soutenir les dynamiques de marché. Nous avons donc une croissance exponentielle de la création de valeur d’usage, mais avec une croissance de la valeur monétaire qui est seulement linéaire.
Si les travailleurs perçoivent de moins en moins de revenus, qui achètera les biens vendus par les entreprises ? Voilà la crise de valeur à laquelle l’humanité fait face. C’est un défi aussi important que le changement climatique ou l’augmentation des inégalités sociales. L’effondrement de 2008 n’est qu’une préfiguration de cette crise. Existe-t-il une solution ? Oui, mais elle induit une adaptation du capitalisme à la production entre pairs, ce qui ouvrirait la voie à un dépassement du capitalisme.”
Xavier de la Porte
économie, coopération, monnaie, Participation, pdltXavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
L’émission du 10 mars 2012 était consacrée à la typographie, avec le typographe Frank Adebiaye, le designer Geoffrey Dorne et la graphiste Pauline Nunez, cofondatrice de Pointypo.com, un site d’actualité sur le sujet.


Le format gif, qui a accompagné la naissance du web, revient fort à la mode ces derniers temps. L’organisation éducative PBS en dresse un historique technique et créatif très intéressant.
image : Cinemagraphs (cliquez pour la voir animée)
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Le gif. Animé, qui plus est. Ce format d’image primaire (nombre de couleurs limitées, animations en images par images) a longtemps été la risée du web moderne, avec ses petites boîtes aux lettres animées et ses arobases rotatifs. Et puis, comme tout truc ringard, il est rapidement revenu à la mode, pour diverses raisons.
Aspect vintage, animations hypnotiques, passages cultes de films et de séries ou même évolutions notables avec les fameux Cinemagraphs de Jamie Beck et Kevin Burg… Bref, un format en renouvellement constant, à redécouvrir régulièrement.
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Focus sur le travail de Gary Annett, un photographe basé à Melbourne et qui se spécialise pour l’architecture. Avec une sélection sobre et très efficace de clichés en noir et blanc, ce dernier nous dévoile tout son talent dans la suite de l’article.
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