via Korben de Korben le 29/09/11

Si par le plus grand des hasards, vous devez tester quelques hashs afin de trouver quel est le mot de passe qui y correspond, ce n’est pas forcement la peine de vous lancer dans un bruteforce de malade… Il y a beaucoup plus simple et plus rapide.

Il suffit d’utiliser les nombreuses bases de données de hashs qui sont à notre disposition sur le net. Grâce au script python Find my hash, vous allez vous faire plaisir. Ce script supporte les algos

  • MD4
  • MD5
  • SHA1
  • SHA256
  • RMD160
  • LM
  • NTLM
  • MYSQL
  • CISCO7
  • JUNIPER

et sait gérer un hash en solo mais aussi et surtout des fichiers contenant une série de hash. Bref, que du bonheur ! Les sites suivants sont interrogés pour trouver le mot de passe

  • MD5-Cracker.tk
  • Netmd5crack.com
  • Schwett.com
  • askcheck.com
  • authsecu.com
  • bigtrapeze.com
  • bokehman.com
  • c0llision.net
  • cacin.net
  • cmd5.org
  • cracker.fox21.at
  • crackfoo.nicenamecrew.com
  • hashchecker.com
  • hashcrack.com
  • ibeast.com
  • isc.sans.edu
  • joomlaaa.com
  • md5-db.de
  • md5-decrypter.com
  • md5-lookup.com
  • md5.Gromweb.com
  • md5.HashCracking.com
  • md5.com.cn
  • md5.digitalsun.pl
  • md5.drasen.net
  • md5.my-addr.com
  • md5.myinfosec.net
  • md5.net
  • md5.noisette.ch
  • md5.rednoize.com
  • md5.thekaine.de
  • md5crack.com
  • md5decryption.com
  • md5hashcracker.appspot.com
  • md5hood.com
  • md5online.net
  • md5pass.info
  • objectif-securite.ch
  • passcracking.com
  • password-decrypt.com
  • ripemd-lookup.com
  • sha-256.sha1-lookup.com
  • sha1-lookup.com
  • stringfunction.com
  • tmto.org
  • tools.BenRamsey.com
  • victorov.su
  • xanadrel.99k.org

et en cas de fail, le dernier recours sera de voir si celui-ci est sur Google.

Bref, un bon petit programme à garder sous le coude les jours de pluie.

[Source]

via Energie2007.fr de contact.rss@energie2007.fr (Administrateur 'Energie 2007') le 29/09/11
Scénario Négawatt . L'association Négawatt a présenté ce jeudi 29 septembre son scénario 2050 (mode 2011). Il s'agit en partie d'une réactualisation des scénarios de 2003 et 2006, mais pas seulement,...

Le Président de la Commission européenne, M. Barroso, va proposer au Conseil européen un projet de directive sur la taxation des transactions financières. Il y a dix ans nous aurions crié victoire. Mais aujourd’hui c’est trop peu, trop tard.

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via InternetActu.net de Hubert Guillaud le 27/09/11

Alors que le débat sur les faux avis de consommateurs est vif sur le web francophone depuis juillet, que les pouvoirs publics intentent des procédures, et que l’Afnor vient de lancer une mission de concertation pour trouver des parades, il pourrait être intéressant d’écouter les propos d’un spécialiste.

Panagiotis Ipeirotis (blog), à la tête du projet EconoMining de l’école d’affaires Leonard Stern de la New York University, étudie depuis longtemps la valeur de la réputation en ligne et regarde l’influence qu’ont les critiques de consommateurs sur nos décisions. A l’occasion de la conférence Strata 2011, sur les BigData, il est revenu sur ses dernières recherches en la matière (vidéo, présentation), indique Christopher Mims pour la Technology Review.

Sur Amazon, explique-t-il, les consommateurs sont – assez logiquement – prêts à payer un peu plus un produit pour l’acheter à un revendeur ayant une bonne réputation. Mais ce qui est plus surprenant, c’est que passé le nombre d’avis favorable d’un revendeur ou le nombre de transactions qu’il a accomplies, la critique des autres utilisateurs affecte également les ventes, et pas forcément dans le sens que l’on pense.

Par exemple, on pourrait penser que la critique positive d’un utilisateur sur un produit du type “très bon appareil photo” devrait augmenter la réputation et les ventes du produit… Pourtant, il semble que ce ne soit pas le cas. Iperotis a même quantifié cet effet. Une critique de ce style a plutôt tendance de réduire la vente de 0,2 % !

Pourquoi ? Parce que les utilisateurs prennent les critiques en contexte : les critiques simples ne leur semblent pas pertinentes pour encourager leur achat pas plus que les compliments faciles. Au contraire, les critiques négatives, argumentées et bien écrites, ont tendance à favoriser les ventes d’un produit, car elles donnent confiance à l’acheteur : “si c’est le pire que ce produit peut faire, alors il doit être suffisant pour moi”.

“Les critiques négatives, qu’elles soient sur des hôtels ou des jeux vidéos, permettent à l’utilisateur de mesurer le risque qu’il prend”, explique Ipeirotis. A l’inverse, des commentaires qui paraissent positifs comme “l’emballage est bien” ou le “vendeur est très bon” ont plutôt tendance à avoir un impact négatif sur les ventes.

Autre chose que constate Ipeirotis, c’est la disparité entre ce dont les consommateurs parlent dans leurs critiques et ce qui fait basculer l’achat. Ainsi, pour les appareils photo, les utilisateurs évoquent souvent la qualité du zoom, mais en fait, la durée de vie de la batterie a souvent plus d’influence dans la décision d’achat.

Ipeirotis a également constaté que la grammaire et l’expression ont une influence. Zappos dépenserait d’ailleurs quelques milliers de dollars à faire améliorer l’expression des critiques de ses produits via le Mechanical Turk d’Amazon dans le but d’améliorer les ventes de ses produits. Et Ipeirotis de conclure : “il ne suffit pas de regarder ce que les gens disent, il faut également mesurer ce que les gens font”.

Signalons en complément que sur son blog, il livre une bibliographie commentée des meilleures recherches existantes sur le sujet des critiques de consommateurs. Précieux.

intelligence des données, marketing, psychologie

via ZATAZ News de redaction@zataz.com (ZATAZ News) le 28/09/11

Le piratage de carte bancaire passe à la vitesse supérieure. Une imprimante 3D utilisée dans le skimming de cartes de paiement. Nous connaissions le skimming, le piratage de cartes bancaires, avec un faux clavier, un faux lecteurs de bandes magnétiques et une mini caméra ; nous connaissions le faux distributeur de billets collé sur un vrai Guichet Automatique (GAB). Voici venir une nouveauté chez les skimmeurs, les pirates de cartes bancaires : l'imprimante 3D.

Une bande de pirates a réussi à voler plus de 400.000 dollars en utilisant des dispositifs de piratage construit avec l'aide d'imprimantes 3D de haute technologie. Des imprimantes qui coûtent entre 10.000 et 20.000 euros. Autant dire que le FBI et les Services Secrets de l'Oncle Sam sont sur les dents. La plainte (1) indique que les "bidouilleurs" ont exploité du matériel encore jamais vu dans ce type d'affaire.

Le type d'imprimante fabriqué par la société i-materialise. Un matos qui "film" en trois dimension un objet et le fabrique en chauffant une poudre dédiée. Bilan, la machine peut fabriquer un faux lecteur de cartes bancaires aussi réaliste que l'original. L'année dernière, cette société avait bloqué (2) la commercialisation d'une de ses machines. L'imprimante 3D avait été achetée pour fabriquer de faux lecteurs de CB. ZATAZ.COM a pu constater que ce type de skimmeur, fabriqué avec une imprimante 3D, peut se commercialiser de 1.500 à 10.000€ le kit (lecteur, caméra ...).

Le premier cas de piratage de distributeurs de billets (ATM) avec comme finalité l'arrestation d'une bande de pirates date de 2009. John Paz, originaire de Houston, a été accusé d'être un fabriquant de skimmeur via une imprimante 3d. Trous autres complices, allant du "poseur" de skimmeur à l'utilisateur de CB clonés, se retrouvent devant la cour fédérale.

via InternetActu.net de Rémi Sussan le 26/09/11

On l’a vu dans l’article précédent, les frontières de la vie artificielle sont assez difficiles à définir. Si, par bien de côtés, celle-ci se rapproche de la biologie théorique, une autre de ses tendances aborde l’ensemble des systèmes complexes autour de quelques principes de base. A commencer par la notion d’émergence, de bottom up : l’idée que des systèmes complexes puissent être générés spontanément par l’interaction entre une multitude d’agents. Ce principe d’émergence peut s’appliquer à n’importe quel phénomène décentralisé et collectif. En premier lieu, à l’esprit humain et ses productions. Et bien sûr, aux sociétés.

Jeux de langage

Le colloque Ecal s’est ainsi intéressé, pour une bonne part, à l’évolution du langage. Et ce, par un biais surprenant : la robotique.

Spécialisé dans cette étude, le Computer Science Laboratory, sous la houlette de Luc Steels, mène depuis plusieurs années des travaux sur l’évolution du langage au sein d’une population d’agents robotiques.

Luc Steels a commencé ses expériences par un travail nommé les “Talking Heads” ; pas le groupe de rock, mais un système par lequel deux robots inventent collaborativement un langage afin de communiquer à propos du monde extérieur. Le procédé a été appelé le “jeu de langage”.

D’après Steels et ses associés, les “jeux de langages” nous permettent d’observer la naissance de la grammaire. Une telle théorie va à l’encontre des idées de nombre de linguistes. La plupart d’entre eux pense en effet, sous l’influence de Noam Chomsky, que les structures linguistiques sont d’ores et déjà codées dans le cerveau, qu’il existe un organe de la parole déjà constitué. Les différentes “langues” parlées sur la planète ne seraient que des adaptations somme toute cosmétiques de ce langage cérébral fondamental.

De fait, les adeptes de la biolinguistique tiennent pour acquis que les structures du langage sont implantées dans notre cerveau. Pour eux, nous a expliqué Steels, l’essentiel du travail du linguiste va consister à étudier la transmission : comment le cerveau de l’enfant reçoit les signaux codés de ses parents (la “langue maternelle”) et les intègre via les structures innées qu’il possède. Mais comment le langage est-il né ? Par la sélection naturelle ? Pour certains linguistes, le langage est un système trop complexe pour être le produit de la sélection naturelle darwinienne.

Toutefois, précise Luc Steels, il existe un aspect du langage que la plupart des biolinguistes ignorent : pour que la parole naisse, il faut être deux. Avant d’étudier les structures du langage, il faut donc réfléchir à la nature d’une communication, et sur ce que peut être une communication réussie. Le langage n’est donc pas quelque chose qui se trouve à l’intérieur de chaque individu, mais une création collective qui s’opère lors de la communication.

Restait à le démontrer. C’est à cela que s’activent les “linguistes artificiels”.

Pour ce faire, ils vont élaborer des “jeux de langage”. Ces derniers sont très simples : deux robots, munis de capteurs et de caméras se trouvent dans le même environnement. L’un des deux montre un objet et le désigne en créant un mot de son cru. Le second peut alors le comprendre et utiliser le mot à son tour. Petit à petit, les deux machines s’entendront sur les termes à employer pour décrire leur environnement et les intégreront à leur vocabulaire commun. Évidemment, les choses se compliquent assez vite : va pour de simples mots, mais qu’en est-il des catégories ? Si le robot 1 dit “flub” en montrant une balle rouge, désigne-t-il l’objet “balle” ou la couleur rouge ? Après le vocabulaire, c’est la grammaire qu’il faut constituer. C’est à nombre de ces problèmes qu’a été consacré l’atelier d’Ecal du 8 août dernier : comment créer, par des jeux de langages, les différentes manières d’exprimer le temps, par exemple ? Ou comment des systèmes nerveux qui perçoivent différemment les choses, par exemple les couleurs, peuvent-ils s’entendre sur le mot “jaune”. Comment les mots peuvent-ils s’accorder entre eux ?

Pourquoi les expériences de jeux de langages du CSL font-elles partie du domaine de la “vie artificielle” et non du paysage de “l’intelligence artificielle” ? Une des raisons théoriques évidentes en est que le langage y est vu comme un système vivant, une création collective et décentralisée dans la grande lignée des systèmes émergents explorés par les tenants de la vie artificielle. L’autre raison est plus sociologique, comme l’a rappelé Steels lors de son introduction à l’atelier sur le langage : la communauté de la vie artificielle était simplement plus ouverte à ces idées nouvelles. On retrouve une caractéristique importante de la vie artificielle en tant que communauté : celle de constituer un pont entre diverses disciplines souvent trop fermées sur leurs méthodes et leur domaine d’étude.


Vidéo : Extrait vidéo de la conférence inaugurale de Luc Steels à l’exposition Cultures del Canvi, à Santa Monica, le 10 décembre 2009, sur le thème de la création de leur propre langage par les robots.

Civilisations artificielles

L’évolution du langage n’est pas la seule incursion de la vie artificielle dans l’univers de la culture. Nombreuses sont les expériences qui se sont succédé dans le domaine des “sociétés artificielles” ou dans celui de l’intelligence collective.
Au colloque Ecal, Ziad Kobti a ainsi présenté un système multi-agents permettant de modéliser la division du travail au sein d’un groupe. Différents agents logiciels aux compétences diverses entrent en compétition/coopération dans un environnement au sein duquel ils effectuent différents travaux. Selon leurs niveaux de capacités, ils se spécialiseront peu à peu dans une tâche donnée, quoique (c’est encore une de ces découvertes contre-intuitives propres aux systèmes multi-agents), pas forcément dans la tâche où ils sont le meilleur.

La grande question avec ces sociétés artificielles est celle de la “vie artificielle” : de même qu’il est finalement difficile de déduire d’une boucle de Langton ou d’un jeu de la vie des phénomènes propres à des systèmes biologiques précis, quelles conclusions peut-on tirer de ces systèmes formels quant à la vie de sociétés réelles ?

repastVillageIl faut alors que les auteurs de ces modèles se confrontent aux “big data’” issues des données réelles. Kobti est ainsi partie prenante du “Village Ecodynamics Project”. Ce projet “d’archéologie computationnelle” cherche à comprendre le déclin brutal de la population indienne du Mesa Verde aux alentours de 1200. Les raisons de cette dépopulation restent en effet assez mystérieuses. Apparemment, les autochtones possédaient assez de maïs pour subsister, ce qui évacue les explications simplistes de type famine.

On pourrait penser qu’il s’agit d’une application marginale, mais ce genre de chose est typique de l’histoire des civilisations : la mystérieuse disparition de la première civilisation Maya en est un cas d’école, ainsi que le brusque effondrement de l’Ancien Empire égyptien. En biologie on trouve aussi des extinctions de masse. Cette sorte d’évènement critique est une des caractéristiques des “systèmes émergents” étudiés par les chercheurs en vie artificielle. L’exemple classique en est ce tas de sable où l’on rajoute délicatement un grain après l’autre; jusqu’au moment où, pouf, tout s’écroule !
Les chercheurs du Village Ecodynamics Project ont créé une application (aller vers le milieu de la page pour trouver l’adresse de téléchargement) pour permettre à tout un chacun de jouer avec les paramètres de cette société indienne virtuelle. Mais il s’agit d’un programme un peu ancien qui n’intègre pas les modèles présentés au colloque de Paris.

L’abstract d’un article sur le sujet, – malheureusement indisponible aux non-abonnés – mentionne également que “Les archéologues affirment que les mondes virtuels constituent le meilleur moyen de tester des hypothèses complexes. Le domaine est également poussé par l’industrie des loisirs, car la technologie employée est la même que celle utilisée dans les jeux vidéos et les effets spéciaux, et de nombreuses universités ont récemment adopté des programmes de modélisation 3D”.

La vie artificielle aurait donc un impact sur les technologies actuelles ? Jusqu’ici, les travaux dont nous avons parlé appartenaient à la recherche fondamentale, ou concernaient des technologies dont la maturation apparaît comme encore lointaine. Mais peut-être qu’elle pourrait servir aujourd’hui… Reste à voir à quoi !

biotechnologies, humanités numériques, langage, NBIC, vie artificielle

Regarder ses rêves et souvenirs en vidéo bientôt possible ? Des chercheurs développent un système pour lire des scans du cerveau Des chercheurs de l'université de Berkeley travaillent sur une technologie capable de reproduire des images à partir des interprétations visuelles du cerveau. Les scientifiques menés par Jack Galland ont pu décoder et reconstruire dynamiquement l'expérience visuelle des hommes en combinant l'imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle et des modèles informatiques. La simulation de la machine IRM mise au point par les chercheurs a été effectuée sur trois personnes en mesurant les flux sanguins du cortex visuel de ceux-ci pendant qu'ils v...

via XXI le 23/09/11

Dans son numéro 15, XXI publie les confessions de Bernard Madoff, l'auteur de la plus grosse arnaque de Wall Street. En 1997, alors que le financier s'enrichit depuis quelques années déjà grâce à son escroquerie, l'Albanie sombre dans le chaos à cause d'une fraude similaire, une chaîne de Ponzi. Les économies des deux tiers de la population sont envolées.

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©Tom Haugomat


« La seule image que les Albanais avaient du capitalisme était celle des sitcom italiennes. On était capitaliste : on allait avoir une belle villa, trois gosses et deux chiens. », raconte Jean-Arnault Dérens, le rédacteur en chef du Courrier des Balkans. En 1990, l'exode massif des Albanais contraint le régime à l'ouverture. Pendant plus de quarante ans, le pays a vécu dans une autarcie quasi-totale, rompant successivement les liens avec la Yougoslavie, l'URSS puis la Chine. À partir de 1979, son dirigeant, Enver Hoxha, proclame l'Albanie seul vrai pays communiste de la planète. Aussi isolée du reste du monde que l'actuelle Corée du Nord, l'Albanie est également le pays le plus pauvre d'Europe au début des années 90. « La Yougoslavie à côté, c'était l'occident, c'était l'opulence », insiste Jean-Arnault Dérens.

Les premières élections libres sont organisées en 1991. Les partis se sont inventés de nouveaux noms, mais comme ailleurs, les cadres de la vie politique restent les mêmes. La propriété privée s'est invitée dans la vie économique, sans qu'on en connaisse bien l'usage. Les banques d'Etat, qui recueillent 90% de l'épargne, sont incapables de faire crédit. L'économie fonctionne grâce aux envois des travailleurs émigrés et aux solidarités familiales. Pour gérer cet argent, un système financier parallèle se met en place. Très vite, des établissements de collectes illégaux se substituent à la cellule familiale et commencent à capter les liquidités en échange de la promesse d'un taux d'intérêt des plus attractifs. L'épargne des nouveaux clients permet de verser leurs intérêts aux plus anciens, sans que la société de dépôt ne réalise aucun investissement réel.

Le système fonctionne sans accroc pendant plusieurs années. La promesse d'obtenir rapidement « une belle villa, trois gosses et deux chiens » l'emporte sur tout. Maison, bétail, les Albanais vendent le peu hérité de la chute du communisme pour se mêler à la foule des épargnants. « Les gens étaient devenus propriétaires deux ans plus tôt, ça n'avait pas beaucoup de réalité pour eux », souligne Jean-Arnault Dérens. Pendant l'année 1996, les sociétés de dépôt se multiplient et les taux d'intérêts sont relevés pour continuer d'attirer de nouveaux clients. Les sociétés Xhaferri et Populli rassemblent à elles seules deux millions d'épargnants sur les 3,5 millions que compte l'Albanie.

Malgré l'interdiction des sociétés de dépôts illégales au début de l'année 1996, les établissements restent ouverts. Le FMI et la Banque mondiale alertent le gouvernement de la situation, qui ne bouge pas. En novembre, le Premier Ministre et le président de l'Assemblée nationale se font offrir une médaille pour célébrer l'anniversaire de l'une d'entre elles. Plusieurs sociétés financent le Parti démocratique au pouvoir. La première force d'opposition, le Parti socialiste, possède également des liens avec les sociétés, qui participent de leur côté au blanchiment de l'argent des nombreuses mafias albanaises.

Lancées dans une course à la surenchère pour éviter le dépôt de bilan, les sociétés financières vont jusqu'à offrir aux épargnants de doubler leur capital en deux mois. Attirer de nouveaux déposants est le seul moyen de continuer à alimenter le système. Mais l'Albanie est un petit pays et le château de cartes est proche de l'effondrement. Pour éviter de perdre leurs clients, les sociétés de placement plus classiques se mettent, elles aussi, à offrir des taux d'intérêt fantaisistes. Au plus fort de la bulle, les sociétés possèdent dans leurs caisses la moitié du PIB albanais et les économies de 70% de la population.

En janvier 1997, la société Sude se déclare en faillite. La confiance est rompue. Les établissements financiers cessent de verser les intérêts. Plus aucune banque ne fonctionne. Pour trouver de l'argent, il faut sortir du pays. Le gouvernement refuse d'indemniser les déposants et gèle les comptes de plusieurs sociétés. Les manifestations des épargnants virent à l'émeute. Le pouvoir est accusé d'avoir tout à la fois encouragé les pyramides bancaires, bénéficié de leur soutien et spolié les épargnants.

Pendant trois mois, le pays sombre dans le chaos. Les effectifs de la police et de l'armée désertent en masse, l'Etat n'a plus aucune autorité. Un peu partout, on pille les armureries, on met le feu aux écoles, aux bibliothèques, aux usines, à tout ce qui incarne le pouvoir. On règle ses comptes aussi. Les émeutes font plus de 2000 morts et 10 000 blessés. Plus d'un million d'armes légères ont disparu dans la nature, selon le ministre de la Défense Albanais de l'époque.

En avril, une force internationale débarque en Albanie pour rétablir l'ordre. Le calme revient, mais le pays est exsangue. Pendant les émeutes, les usines ont arrêté de tourner. Les prix ont augmenté de 28% en six mois. L'Albanie est désormais sous perfusion de la communauté internationale. En 2000, la moitié des armes pillées était toujours en circulation. Le gouvernement s'est fixé pour objectif leur destruction totale d'ici 2013.


Mathilde Boussion