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La lecture de la semaine, il s’agit d’un post du blog que Cynthia Haven, critique littéraire, tient sur le site de l’université de Stanford, en Californie. Le titre du post : “Les nouveaux médias sociaux ne sont peut-être pas si nouveaux que ça”.
“Si vous vous sentez submergés par les médias sociaux”, commence Cynthia Haven, “sachez que vous n’êtes pas les premiers dans l’Histoire. Une avalanche de nouvelles formes de communication s’est abattue aussi sur les Européens des 17e et 18e siècles.
“Le 17e siècle a vu la conversation exploser”, explique Anaïs Saint-Jude, directrice du programme BiblioTech de Stanford, “c’était la version moderne de la surcharge d’information”. La révolution copernicienne, l’invention de l’imprimerie, l’exploration du Nouveau-Monde… tout cela devait être digéré au fur et à mesure que cela se produisait.
Et le service public des postes a été pour nos ancêtres l’équivalent de ce que sont pour nous Facebook, Twitter, Google + et les smartphones. Des lettres par milliers traversaient Paris chaque jour. Voltaire en écrivait entre 10 et 15 dans la journée. Racine se plaignait de ne pas pouvoir suivre le rythme du courrier qui lui arrivait. Sa boite était pleine, dirait-on aujourd’hui.
Image : La cartographie des la République des Lettres qui permet de suivre la correspondance des grands penseurs du siècle des Lumières.
Que ces gens se racontaient-ils ? Eh bien, pas forcément grand-chose. Un peu comme dans les mails d’aujourd’hui. “C’était l’équivalent d’un coup de fil, pour inviter quelqu’un à dîner ou lui dire mon Dieu, vous saviez ce qui est arrivé au Duc ?”, explique Dan Edelstein, un des directeurs du projet Mapping the Republic of Letters de Stanford. Quelque chose avait changé à cette époque : les services de la poste commerciale étaient en plein essor. Ils existaient depuis des siècles, certes, mais avaient d’abord servi à l’Etat, puis (grâce aux Médicis notamment), aux commerçants et aux banquiers. Soudain, ils se sont mis à transporter les correspondances privées. Plus de gens écrivaient, et plus de gens pouvaient répondre rapidement, pas seulement à leurs amis et leur famille, mais, à travers de longues distances, à des gens qu’ils n’avaient jamais rencontrés et ne rencontreraient jamais. Un peu comme certains de nos amis Facebook.
Selon Anaïs Saint-Jude, ce fut une époque, comme la nôtre, d’”hyper-écriture”, et même d’addiction à l’écriture. Madame de Sévigné a écrit 1120 lettres à sa fille qui vivait en Bretagne, entre 1670 et sa mort en 1696. A cette époque, les rues de Paris étaient jonchées de morceaux de papier : les billets (ou libelles) sur lesquels quelques phrases scabreuses ou politiquement diffamatoires étaient jetées au public. Ca ne vous fait pas penser à Twitter ? demande Haven.
Ces petits morceaux de papier dans votre poche pouvaient vous attirer de gros problèmes. Voltaire a été jeté en prison à cause d’un de ces billets. Néanmoins, ces affichettes anonymes permettaient de contourner la censure et elles étaient aussi un moyen d’organiser des manifestations. Comme dans les révolutions arabes, note Edlestein.
Qu’est-ce qui est public ? Qu’est-ce qui est privé ? Autre question que l’on s’est posée à l’époque. Plus de correspondance signifiait que des lettres pouvaient tomber dans de mauvaises mains. Les Liaisons dangereuses, le roman épistolaire de Laclos, ont montré les dangers et disgrâces encourues par les auteurs d’une correspondance rebelle. A notre époque, est-il nécessaire de rappeler le triste sort d’Anthony Weiner (le représentant démocrate obligé de démissionner après avoir envoyé à tous ses followers des photos suggestives à la suite d’une mauvaise manipulation) ?
Vidéo : Interview d’Anaïs Saint-Jude.
Au même moment encore naissait le journalisme moderne, via un précurseur du blog. Les nobles, comme le Cardinal Mazarin, embauchaient leurs propres journalistes pour rapporter ce que la ville comptait de scandales et d’histoires de sexe. Ces plumitifs installaient des bureaux dans tout Paris pour recueillir les nouvelles les plus savoureuses, ils les écrivaient, les recopiaient et les distribuaient à des souscripteurs. Les revues littéraires et les journaux ont bientôt fleuri, avec tout un nouvel environnement de critique littéraire et culturelle. Sans parler des affiches, placardées dans les rues, invitant à des événements de plus en plus ouverts au public.
Les nouveaux espaces que nous avons créés à notre époque sont virtuels, pas physiques. Mais les espaces physiques du 17e siècle et des Lumières ont aussi causé des perturbations psychologiques – l’Académie française, l’Académie des sciences, les Salons. Ces groupes de gens qui se réunissaient pour discuter de littérature, de découvertes, d’idées, de révolution ou simplement pour assister à un spectacle, étaient un changement par rapport au public soigneusement choisi de la Cour, où l’essentiel du travail consistait à flatter les puissants. Ces nouveaux espaces ont posé de nouvelles questions : comment s’y conduire ? Comment y apparaître aux yeux des autres? Soigner son apparence publique y est devenu vital. Quel en fut le résultat ? Une nouvelle conscience de soi est née, et aussi une nouvelle nervosité sociale. Les acteurs de l’époque se posaient les mêmes questions que nous nous posons aujourd’hui, dit Anaïs Saint-Jude : “comment organiser toute cette information ?”
Restons calmes, conclut-elle, nous sommes en bonne compagnie. Rien de nouveau sous le soleil.”
Xavier de la Porte
économie de l'attention, humanités numériques, innovation sociale, littérature, pdlt, réseaux sociauxXavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
L’émission du 19 novembre 2011 était consacrée aux 10 ans de Framasoft, pionnier de la diffusion du logiciel libre en France, en compagnie d’Alexis Kauffmann le fondateur de l’association, de Christophe Masutti, coordinateur de la collection Framabook, de Frédéric Couchet, fondateur de l’April et également Adrienne Alix, directrice des programmes de Wikimédia France.

Les micro-algues sont au centre d'une petite révolution technologique. Leur culture ouvre sur la production de biocarburants, en réinventant aussi bien les procédés industriels que les modèles économiques. Aux Etats-Unis et en Europe, différents projets passent aujourd'hui des expérimentations à l'exploitation.
La culture du phytoplancton et plus précisément des cyanobactéries en est à ses balbutiements, mais c’est l’un des domaines les plus prometteurs de la révolution des biotechnologies. Ces organismes microscopiques unicellulaires se développent selon un processus photosynthétique comparable à celui des plantes, qui en fait de minuscules usines biochimiques. Dans la nature, ils participent à la régulation du CO2. Le phytoplancton marin est responsable de plus de la moitié de la fixation totale du C02 sur notre planète, et les cyanobactéries, qui comptent parmi les formes vivantes les plus anciennes, furent même à l’origine d’un phénomène connu sous le nom de grande oxydation, il y a environ 2,4 milliards d’années : une crise climatique inverse de celle qui nous menace aujourd’hui, avec un déséquilibrage de l’atmosphère au profit de l’oxygène.
Le rythme de développement des micro-algues est sensiblement supérieur à celui de la plupart des plantes terrestres. Certains de ces micro-organismes unicellulaires se divisent par mitose toutes les 24 heures. Autotrophes (capables de produire de la matière organique en procédant à la réduction de matière inorganique), ils se multiplient sans autre apport que de la lumière, de l´eau et du C02. Dans l’hypothèse d’une exploitation industrielle pour produire de la biomasse, leur rendement est donc bien supérieur à celui des végétaux terrestres.
Avant même d’entreprendre des opérations de génie génétique, la nature offre plus de 30 000 espèces répertoriées, dont certaines sont à la fois particulièrement riches en lipides et particulièrement rapides dans leur développement.
Nettoyage et production
Cette remarquable diversité reste insuffisamment explorée, mais on sait déjà que les possibilités offertes par la culture des micro-algues et plus généralement des algues sont nombreuses. Cette culture peut avoir lieu en milieu fermé ou ouvert, naturel ou artificiel, avec des enjeux divers : assainir un environnement, en utilisant la fonction de capture du carbone (algues et micro-algues) et d’éléments comme l’azote (algues), production de biomasse.
Patrick Kangas, professeur au département d’agriculture et technologie de l’université du Maryland, est à l’origine d’un projet visant à nettoyer la baie de Chesapeake (à côté de Washington, DC), tout en fournissant une matière première pour les biocarburants. Dans l’environnement fragile et pollué de cette lagune presque fermée, les algues prolifèrent et contribuent à créer des zones mortes, pauvres en oxygène et nocives pour la vie aquatique. Mais avec la culture de champs d’algues dans un système contrôlé, les végétaux peuvent nettoyer l’eau de ses polluants. Dans ce cas particulier, ce sont des algues filamenteuses qui sont utilisées.
Plus ambitieux, le projet Salinalgue développé par le pôle de compétitivité Mer – PACA et qui associe treize partenaires réunis dans un consortium privé-public (parmi eux figure GDF Suez, qui est l’un des mécènes de ParisTech Review). Ce projet vise la production de micro-algues cultivées en milieu halophile sur de grandes étendues lagunaires. Les premiers enjeux sont environnementaux , avec en particulier la bioremédiation (séquestration naturelle) de C02 industriel dans un contexte économico-juridique marqué par l’émergence d’une fiscalité carbone et la nécessité pour les industriels européens de compenser leurs émissions de carbone. Sur ce plan la culture d’algues offre des solutions.
Les zones littorales humides du sud de la France présentent un environnement particulièrement favorable au développement de l’algoculture, avec une activité historique de production de sel en recherche de reconversion (Salins du Midi) qui offrent de vastes espaces inexploités, mais aussi un important bassin de production de CO2 industriel à proximité (Fos-sur-Mer). La présence naturelle d’une micro-algue (Dunaliella salina) permet d’exploiter ce CO2 tout en produisant de la biomasse. Après une étude approfondie dans un espace de 1000 à 1500 m2, il est prévu d’exploiter 20 000 hectares de salines.
Que faire de la biomasse ainsi produite ? Parmi les débouchés possibles figurent la vente à l’aquaculture (pour nourrir poissons et crustacés), mais aussi des produits de substitution aux huiles de poisson. Riches en lipides, les micro-algues peuvent aussi être utilisées pour produire des huiles végétales, qui pourront être transformées en esters méthylique d’huiles végétales, en langage courant des biodiesels. C’est sur ce créneau que s’est positionné Salinalgues, notamment parce que le site voisin de Fos-sur-Mer abrite d’importantes raffineries. Le bioraffinage, qui transforme la biomasse en éthanol, nécessite un traitement au CO2, et là encore la présence de CO2 industriel est une ressource.
L’industrialisation pourrait intervenir en 2015. D’autres projets intégrant la production de biocarburants, en Europe et aux Etats-Unis, sont déjà en phase d’exploitation. Le plus intéressant est sans conteste la production de pétrole artificiel.
Le cycle du pétrole en deux jours
Il faut savoir que les micro-algues sont à l’origine d’une bonne partie du pétrole existant aujourd’hui, qui s’est formé à partir de leur décomposition. Sous certaines conditions (privation et stress), certaines espèces peuvent accumuler 50 à 80% de lipides.
Cette matière première se transforme naturellement en pétrole au cours d’un processus qui prend des dizaines, voire des centaines de millions d’années : une strate de matières organiques, recouverte de sédiments, croît en température et en pression pour se transformer en kérogène ; si certaines conditions sont réunies et notamment que la température dépasse 50 °C, le kérogène est pyrolysé, pour produire des combustibles : pétrole, gaz naturel, charbon.
Les facteurs principaux de cette transformation sont la pression et la température. A partir d’une pâte composée de biomasse issue des micro-algues, de hautes pressions et de hautes températures peuvent accélérer le cycle. A l’initiative d’un ingénieur français, Bernard Stroïazzo-Mougin, une équipe franco-espagnole a développé un process expérimental puis industriel permettant de reproduire le cycle du pétrole en deux jours seulement. Ce biopétrole a la même capacité à brûler que le pétrole brut, mais il présente l’avantage de ne pas contenir de soufre et de métaux lourds, éléments presque toujours présents dans les gisements naturels, et qui sont très polluants.
La toute première usine de pétrole artificiel a ainsi vu le jour en 2010 à Alicante, en Espagne, et depuis mars 2011 la start-up Bio Fuel Systems (BFS) fabrique du pétrole. L’installation est située à proximité d’une cimenterie rejetant le CO2 indispensable à ce type de fabrication. La culture intensive des micro-algues et l’absorption massive du CO2 s’opère en milieu fermé et dans des photobioréacteurs verticaux pour une optimisation des surfaces d’implantation, un meilleur contrôle des propriétés physico-chimiques du milieu d’élevage et une rentabilité optimale.
L’objectif à terme de cette usine est de produire 230 000 barils de pétrole par an sur une superficie de 40 hectares. Un chiffre encore modeste, qui correspond à la consommation d’environ 20 000 Européens. Mais les grandes compagnies pétrolières s’intéressent de près au procédé et Exxon, le n°1 mondial du secteur, serait prêt à investir massivement.
Les algocarburants ont-ils un avenir ?
Un des avantages de ces biocarburants de “troisième génération”, c’est que par rapport à ceux de première et deuxième générations, obtenus à partir d’huile végétale de plantes terrestres, ils n’entrent pas en concurrence avec les cultures alimentaires et ne consomment donc pas de terres arables.
Les micro-algues sont également sans rivales en ce qui concerne la capacité de production de biomasse, à la fois pour le rythme élevé et régulier de cette production, mais aussi pour la qualité spécifique de cette biomasse, qui ne comprend pas de composés ligno-cellulosiques (qui assurent la rigidité des végétaux terrestres, de l’épi à l’arbre). Ces caractéristiques les rendent spécialement propices à l’exploitation industrielle.
En outre, la production peut se faire en milieu naturel mais aussi en bacs ou en cylindres, presque sans contact avec l’environnement, et avec un usage vertical de l’espace qui limite l’emprise au sol. Les photobioréacteurs de BFS font ainsi huit mètres de haut et ils ont été conçus de façon à optimiser les surfaces d’implantation au sol et la productivité à l’hectare.
Des limites existent, cependant, qui sont de plusieurs natures.
La première tient à la dépendance au soleil, qui peut créer des variations dans les cycles de production. Des solutions sont déjà apparues. La société Fermentalg, par exemple, a récemment mis au point un procédé de culture dans l’obscurité, avec de hauts rendements.
La seconde est l’encrassement rapide des tubes, dans les cultures en circuit fermé. Mais là encore des progrès considérables ont été accomplis et les cylindres de BFS sont par exemple autonettoyants.
Le bioraffinage est l’un des domaines où des améliorations sont possibles, et nécessaires. Dans le cas de Salinalgue, c’est d’ailleurs un thème majeur de la R & D, mené sous la responsabilité du laboratoire Green de l’université d’Avignon. Les process d’extraction de liquide et de fractionnement de l’huile algale font l’objet d’une attention particulière, avec un impératif de développer des procédés propres et économes en énergie.
Plus généralement se pose la question des coûts de production, notamment quand on considère la concurrence des énergies fossiles. La production d’algocarburants et de pétrole bleu est aujourd’hui trop marginale, trop proche du stade expérimental, pour qu’une comparaison soit réellement possible avec le pétrole classique, mais on est encore loin de l’équivalence. Les chiffres varient, mais les estimations les plus optimistes font état de coûts de production encore deux ou trois fois supérieurs dans le cas des algocarburants. Le baril de pétrole bleu reviendrait ainsi aujourd’hui à 30 euros.
Des solutions complexes et intégrées
Mais Fermentalg et l’usine d’Alicante ont en commun de ne pas se contenter de produire de la biomasse ou du pétrole bleu. Une partie du chiffre d’affaire est réalisée à partir de la vente de bêta-carotène et d’acides gras de type omégas 3, qui sont extraits par pressage et filtrage en début de process, et qui se négocient autour de 100 000 euros la tonne.
On s’approche ici de ce qui est peut-être le plus intéressant dans cette histoire : la complexité des modèles industriels et, au-delà, des modèles économiques mis en œuvre pour développer cette nouvelle activité.
La production de biocarburants à partir des micro-algues relève d’une structure multi-produits et multi-entrées. Le modèle de base est le suivant : parmi les input, du CO2 industriel. Parmi les output issus de la biomasse, des produits à haute valeur ajoutée (omégas 3, etc.) et la base de biocarburants.
Mais ce modèle peut se raffiner. A Shenandoah (Iowa), le Green Plains Renewable Energy and BioProcess Algae Project associe la production de micro-algues à une production préexistante d’éthanol de maïs. Les micro-algues sont utilisées pour nettoyer les résidus et pour enrichir les biocarburants de première génération… tout en profitant de la chaleur produite par le raffinage de ces carburants.
Ce qui s’invente, ici, ce sont des usages complexes, des process industriels en boucle où les input sont des output et réciproquement. La chaleur du raffinage est réutilisée pour faire croître des algues, qui se nourrissent des déchets de la production d’éthanol, et qui sont consommées ensuite comme matière première par cette même production. On a ainsi un cycle du vivant qui se greffe sur un processus industriel ; une circularité qui vient dynamiser une logique traditionnelle input-ouput.
De la même façon, le coût des matières premières utilisées dans la production de micro-algues peut être négatif. En effet, dans le cadre européen des crédits carbone, qui impose aux industriels une gestion des quotas, l’entreprise fournisseuse de CO2 peut retirer un bénéfice des tonnes de carbone économisées, et elle peut être prête à payer pour la consommation de ce carbone. C’est clairement l’un des paris du secteur émergent de production d’algocarburants, qui anticipe sur la mise en place d’une économie-carbone en inventant une nouvelle chaîne de valeur.
Pistes de progrès
L’inventivité économique et industrielle des acteurs du secteur est remarquable, et elle mérite d’être saluée. Mais beaucoup reste à faire pour que les expérimentations actuelles donnent naissance à de véritables filières.
On peut distinguer au moins deux domaines où des améliorations substantielles sont attendues, qui ne modifieront pas l’essentiel du modèle mais devraient lui permettre de mieux fonctionner.
Le premier domaine porte sur la biologie. Il y a sur ce point beaucoup à faire, à la fois du côté de l’exploration de la biodiversité et de la sélection des espèces adaptées au différents types de production, mais aussi du côté de la maîtrise de leur métabolisme afin d’obtenir les meilleurs rendements. L’amélioration génétique est évidemment l’une des pistes les plus prometteuses. Comme dans le cas des maïs transgéniques, se posera naturellement la question des risques de contamination du milieu naturel et d’atteinte possible à la diversité. C’est donc un enjeu de recherche, au-delà des spécialistes du génie génétique.
Un deuxième domaine est l’ingénierie des procédés : aussi bien du côté de la production que de l’extraction et du raffinage, on est encore du côté de l’expérimentation et de vastes progrès sont possibles. Sur ce point les industriels eux-mêmes sont déjà très actifs, mais ils sont encore peu nombreux. La croissance prévisible du secteur et l’arrivée d’investisseurs devraient stimuler ce champ, accroître la concurrence et permettre des hausses rapides et significatives de la productivité. Les micro-algues n’ont pas fini de faire parler d’elles.
[Article publié sous CC - ParisTech Review ]



Clearstream, tout le monde en a entendu parler, mais qui y comprend quelque chose ? France Télévisions diffuse un documentaire accompagné d’un webdocumentaire éclairant sur l’affaire.

Source: le Monde
Clearstream, c’est le nom d’une société financière, mais aussi d’une vaste histoire de manipulation destinée à compromettre certains hommes politiques français, et notamment Nicolas Sarkozy… “Manipulations, une histoire française”, un documentaire de France 5, revient sur cette gigantesque affaire et tente de proposer aux internautes de naviguer à travers les pièces de ce gigantesque et sulfureux puzzle.
En 2001, le journaliste Denis Robert révèle au grand public l’existence de Clearstream au travers d’un livre d’enquête intitulé “Révélations”. Via les listings qu’il s’est procuré via un ancien dirigeant de cette “banque des banques”, il est en mesure de prouver l’existence de comptes non-publiés au sein de Clearstream, soupçonnant la société d’être la “lessiveuse” d’argent sale du capitalisme mondialisé.
En 2004, les services secrets français s’immiscent dans l’affaire. Ils veulent enquêter sur ces fameux listings de comptes mis à jour par Denis Robert. Ces listings seront ensuite trafiqués, des noms seront ajoutés, notamment celui de Nicolas Sarkozy. Objectif : évincer des concurrents en les accusant de malversations. Débute alors une guerre ouverte entre Dominique De Villepin et Nicolas Sarkozy, ce dernier accusant le premier d’avoir orchestré la manipulation.
“Manipulations, une histoire française“, un documentaire qui permet de comprendre les subtilités de l’affaire
Diffusé à partir de dimanche dernier sur France 5, la série documentaire réalisée par Jean-Robert Viallet met en lumière les détails de cette affaire. A la fois les révélations de Denis Robert et les manipulations politiques qui les ont suivies. Pendant plusieurs mois, les journalistes Pierre Péan et Vanessa Ratignie ont enquêté sur les principaux protagonistes de cette affaire.
Ce documentaire n’est pas le seul outil à disposition du téléspectateur : il est accompagné d’un webdocumentaire que nous avons testé pour vous. “C’est maintenant une expérience à vivre, un puzzle à reconstituer. Soyez curieux, tissez des liens. Votre enquêtes commence ici.” Tels sont les mots qui introduisent, avec une voix inquiétante, le webdocumentaire.
Comment embrasser l’ensemble des pièces du dossier ? Le webdocumentaire vous donne le choix. Au départ, interviewez Denis Robert. C’est le personnage au centre de l’affaire, qui détient des pièces maîtresse du dossier. Imad Lahoud est un autre personnage incontournable, lié un temps aux services secrets français, mais méfiez-vous, l’homme est facétieux. Sa roublardise pourrait vous mener sur des fausses pistes. Lorsque vous avez fait connaissance avec ces deux personnages, d’autres pièces du dossier vous sont accessibles. Vous allez pouvoir élargir le spectre de votre enquête, et mettre à bout les différentes pièces. Des portes s’ouvrent et des documents sont rendus accessibles. Des éléments du dossiers sont mis en lumière sur la page centrale du webdocumentaire… L’internaute se prend donc au jeu est enquête à la manière d’un détective, sa patience étant récompensée.
L’expérience reste néanmoins assez complexe pour une personne ne connaissant pas le dossier. Les concepteurs ont donc introduit une bonne dose d’interactivité. Le partage de votre enquête est possible sur plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter, …). Vous avez une vue sur les activités des internautes connectés en même temps que vous. Une aide en direct, sous forme de chat, est proposée pour guider les internautes un peu perdus dans les méandres de l’affaire. Pour les personnes qui auraient des questions plus spécifiques à poser à Denis Robert, il y répond ce mardi dès 15h !
Gaëlle Moury (St.), C.D.P.
Wikileaks, épaulé par OWNI, vient de publier aujourd’hui même les Spy Files, une liste de 1100 documents relatifs aux sociétés qui surveillent Internet. La majorité de ces documents sont des documents parfaitement publics mais ce travail de compilation reste tout à fait exceptionnel car il offre un instantané de l’état de l’art de la surveillance globale des communications sur Internet. On y trouve les principaux intégrateurs, leurs solutions, le superbe contrat d’Amesys à la Libye portant sur un système EAGLE d’interception global et ayant servi à la répression des opposants. Vous apprendrez d’ailleurs très prochainement qu’Amesys était parfaitement au courant de l’utilisation faite de son matériel.</subliminal>
BlueCoat, une autre entreprise que nous suivons de près sur Reflets.info est également à l’honneur dans cette publication et Wikileaks vous invite à découvrir toute sa gamme.
Comme vous vous en doutez, les collègues de la team Reflets et votre serviteur allons revenir très prochainement sur cette publication et vous faire de nouvelles revelations sur les deals d’Amesys dans le « massive interception » et ce, dans des pays où vous n’auriez pas spécialement envie de passer vos vacances.
Je profite également de ce court billet pour vous annoncer que cette publication de Wikileaks donnera lieu à d’autres publication de notre part sur le sujet (c’est une évidence), mais que nous réfléchissons activement aux contre-mesures depuis un petit moment. Pour passer outre cette surveillance globale dont Amesys vendait si bien les mérites en 2008 à Prague, nous allons tout prochainement lancer une offre de VPN un peu particulière (COMSEC). Une offre concernera les entreprises et l’autre les particuliers. Ces deux offres DPI-Proof® bénéficieront du même niveau de sécurité en offrant un chiffrement de vos communications portant sur les couches 4 à 7 du modèle OSI et viseront explicitement à rendre sourd et aveugles ces systèmes d’interceptions massifs.
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BERG, a London-based design studio, has just announced 2 new products: Little Printer and BERG Cloud. Little Printer is a thermal printer with a wireless connection to the Web. Each time you press the button, a neat little personalised package will be printed immediately. You can configure the messages with your smartphone, this is the part where the BERG Cloud will shine. Just watch the video and see how beautiful the graphic design is.
Unfortunately it will only be launched as a “beta” product in 2012. Can’t wait to get one.

Non, il ne s’agit pas d’un nouveau concurrent pour Tor (réseau) ou Freenet. Il s’agit juste d’un outil pour les personnes auto‐hébergées qui voudraient accéder à tous leurs services de n’importe où.
Cette dépêche explique son fonctionnement et ce qu’apporte sa dernière version.
- lien n°1 : Site officiel de sslh
- lien n°2 : sslh dans Debian Sid
Pour ceux qui ne connaissent pas, sslh part d’un constat simple : la majorité des réseaux (d’entreprise ou publics) n’acceptent plus que le HTTP. La solution des décideurs pressés est faire du HTTP pour tout « parce que ça marche partout », ça devient donc un cercle vicieux. sslh est un outil pour les idiots qui croient encore que si un protocole a été fait et optimisé pour quelque chose, c’est pour cet usage que l’on s’en sert.
Fonctionnalités premières
sslh est un raccourci pour SSL/SSH multiplexer. À l’origine, c’était un démon Perl, il a maintenant été ré‐implémenté en C pour être plus performant.
Il permet de faire tourner HTTPS et SSH sur le même port. sslh est une sorte de point d’entrée qui redirige les connexions vers le bon service.
Si on l’utilise sur le port 443, cela permet de pouvoir se connecter en SSH en utilisant le port 443 (non filtré sur la plupart des réseaux contrairement au port 22) tout en pouvant servir des pages Web en HTTPS, avec une seule adresse IP.
Comment ça marche
sslh ne déchiffre pas les connexions qui arrivent. Il repose sur une très grande différence entre le protocole SSH et HTTPS : « qui parle le premier ? ».
Dans le cas du HTTP, le client se connecte en disant « je veux telle page ». A contrario, en SSH le client attend que le serveur se présente. De cette manière, à chaque connexion, sslh attend un certain temps (configurable). Puis, si pendant ce laps de temps :
- le client ne parle pas, il redirige la connexion vers le serveur SSH ;
- le client parle, il redirige la connexion vers le serveur HTTPS.
Les nouvelles fonctionnalités
La version 1.10 supporte maintenant tous les protocoles dont vous aurez besoin pour avoir un vrai Internet comme à la maison :
- OpenVPN, qui vous permettra d’utiliser votre serveur comme point de sortie de votre connexion ;
- Tinc, OpenVPN en mieux ;
- XMPP, que certains connaissent sans doute mieux sous le nom de « Jabber ».
Mais comment est‐ce possible ?!
Eh bien, ces trois nouveaux protocoles ont aussi des particularités qui leurs sont bien singulières. Et sslh redirige les connexions en fonction de ces caractéristiques :
- le client OpenVPN commence tout le temps sa connexion par les octets
0x00
,0x0D
et0x38
; - le client Tinc, quant à lui, commence par
« 0 »
; - le client XMPP commence sa connexion avec un paquet contenant
« jabber »
.
Filtrer intelligemment le port 443
Peut‐être avez‐vous peur maintenant que, sachant cela, les censeurs commencent à filtrer intelligemment le port 443.
Ne vous inquiétez pas, les décideurs pressés n’ont pas le temps de bloquer cinq gus dans un garage, qui veulent voir leur courriel en IMAP et non pas en HTTP avec Gmail. Les seuls ennemis de sslh sont les réseaux qui filtrent avec une liste blanche d’adresses IP.